État des lieux de l’enseignement du français
Date de soumission : 26/09/2021
LVE 1 (préciser) | LVE 2 (préciser) | LVE 3 (préciser) | LVE 4 (préciser) | Commentaires | |
---|---|---|---|---|---|
Primaire | ANGLAIS | FRANCAIS | |||
secondaire | ANGLAIS | FRANCAIS | ESPAGNOL | ITALIEN | |
Supérieur | ANGLAIS | FRANCAIS | ALLEMAND |
LVE 1 (préciser) | LVE 2 (préciser) | LVE 3 (préciser) | LVE 4 (préciser) | Commentaires | |
---|---|---|---|---|---|
Primaire | ANGLAIS 34.667 | FRANCAIS 400 | |||
secondaire | ANGLAIS 37.000 | FRANCAIS 29.000 | ESPAGNOL 800 | ITALIEN 250 | |
Supérieur | ANGLAIS 79 | FRANCAIS 62 | ALLEMAND 25 |
2.3. Effectifs des apprenants de français*
Préscolaire | Primaire (école de base) | Secondaire |
---|---|---|
400 | 29.150 |
1e de collège (NIVEAU A1) pour la totalité des élèves chypriotes.
Depuis 2019, le français est enseigné aussi dans 14 écoles primaires publiques, (sur un total de 330 écoles primaires) aux deux dernières classes, dans tous les districts du pays.
Depuis 2019, le français est enseigné aussi dans 14 écoles primaires publiques, (sur un total de 330 écoles primaires) aux deux dernières classes, dans tous les districts du pays.
1e de collège 2 périodes de 45min. par semaine
2e de collège 2 périodes de 45min. par semaine
3e de collège 2 périodes de 45min. par semaine
FIN DE COLLEGE NIVEAU DELF SCOLAIRE A1
1e de lycée 2 périodes de 45min. par semaine
FIN DE 1E DE LYCEE NIVEAU DELF SCOLAIRE A2
2e de lycée 4 périodes de 45min. par semaine (français matière optionnelle)
3e de lycée 4 périodes de 45min. par semaine (français matière optionnelle)
FIN DE LYCEE POUR CEUX QUI ONT CHOISI LE FRANÇAIS EN OPTION - NIVEAU DELF SCOLAIRE B1
A NOTER !!! A PARTIR DE L’ANNEE SCOLAIRE 2022-23, L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS SERA OBLIGATOIRE POUR TOUTES LES CLASSES DU LYCEE
2e de collège 2 périodes de 45min. par semaine
3e de collège 2 périodes de 45min. par semaine
FIN DE COLLEGE NIVEAU DELF SCOLAIRE A1
1e de lycée 2 périodes de 45min. par semaine
FIN DE 1E DE LYCEE NIVEAU DELF SCOLAIRE A2
2e de lycée 4 périodes de 45min. par semaine (français matière optionnelle)
3e de lycée 4 périodes de 45min. par semaine (français matière optionnelle)
FIN DE LYCEE POUR CEUX QUI ONT CHOISI LE FRANÇAIS EN OPTION - NIVEAU DELF SCOLAIRE B1
A NOTER !!! A PARTIR DE L’ANNEE SCOLAIRE 2022-23, L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS SERA OBLIGATOIRE POUR TOUTES LES CLASSES DU LYCEE
3.1.1. Enseignement public
Préscolaire | Primaire (école de base) | Secondaire |
---|---|---|
3.1.2. Enseignement privé
Préscolaire | Primaire (école de base) | Secondaire |
---|---|---|
123 | 294 | 233 |
Autre langue 1 (préciser) | Autre langue 2 (préciser) | Autre langue 3 (préciser) | Commentaires | |
---|---|---|---|---|
Primaire | ||||
secondaire | ||||
Supérieur |
Non
3.5.1. Établissements nationaux
Désignation | Cycles (niveaux) | Nombre d’élèves |
---|---|---|
Nombre total d’apprenants
Préscolaire | Primaire | Secondaire |
---|---|---|
3.5.2. Cursus professionnels en français (à extraire du total mentionné ci-dessus en précisant leur objet : hôtellerie, tourisme…)
Intitulé du certificat | Effectif |
---|---|
3.5.3.1. Quel est l’effectif concerné par niveau ?
Niveau | Nombre d’heures/semaine | Effectif |
---|---|---|
3.5.3.2 Quelles sont les DNL (disciplines non linguistiques) proposées en français ?
Niveau | Nombre d’heures/semaine | Effectif |
---|---|---|
3.6. Établissements français
Primaire | Secondaire | Supérieur |
---|---|---|
3.7. Autres établissements internationaux (en dehors des établissements homologués par la France)
Désignation | Statut (public, privé, étranger) | Nombre d’élèves |
---|---|---|
UNIVERSITE DE CHYPRE | PUBLIC | 216 |
Oui
1er septembre 2021
Oui
Oui
Oui
OUI, SURTOUT A LA FRANCOPHONIE ET AUX PAYS FRANCOPHONES
OUI. IL Y A TOUT UN MOIS DEDIE A LA FRANCOPHONIE, AVEC DES PROJECTIONS DE FILMS, DES CONCOURS, DES QUIZ ET DES FETES AUX ECOLES
OUI.
OUI. YOUTUBE, 1 JOUR 1 ACTU...
5.1. Nombre
Primaire | Secondaire | Supérieur |
---|---|---|
9 | 200 PUBLIC / 50 PRIVE | 11 |
270
Oui
Non
Oui
2000€
OUI.
FORMATION PROPOSEE PAR L’INSTITUT FRANÇAIS DE CHYPRE, PAR LE DEPARTEMENT D’ETUDES FRANÇAISES ET EUROPEENNES DE L’UNIVERSITE DE CHYPRE, PAR L’ASSOCIATION PANCHYPRIOTES DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS.
APRES SA LICENCE, LE PROFESSEUR SUIT OBLIGATOIREMENT 5 MOIS DE COURS A L’UNIVERSITE DE CHYPRE, PUIS CINQ MOIS DE PRATIQUE AUX ECOLES PUBLIQUES ET ENFIN 2 ANS D’ESSAI ET D’EVALUATION AVANT SA TITULARISATION
Oui
Oui
Oui
AU MOINS TOUS LES TROIS MOIS ET EN France SI POSSIBLE EN ETE.
CETTE ANNEE 2020-2021, DEUX FORMATIONS DE 4H30 POUR UN EFFECTIF DE 14 COLLEGUES LA FOIS, PAR CAVILAM-VICHY. LA PREMIERE FORMATION A EU COMME TITRE : «Animer des classes virtuelles» ET LA SECONDE : «Enseigner le FLE aux adolescents».
Oui
Tableau départements francais
Désignation | Effectifs année 1 | Année 2 | Année 3 | Année 4 et + |
---|---|---|---|---|
LE DEPARTEMENT D’ETUDES FRANÇAISES ET EUROPEENNES | 49 | 21 | 24 | 61 |
Non
Oui
Filières francophones
Désignation | Effectifs année 1 | Année 2 | Année 3 | Année 4 et + |
---|---|---|---|---|
ETUDES FRANCAISES | 15 | 11 | 11 | 24 |
ETUDES EUROPEENNES | 34 | 10 | 13 | 37 |
Économique |
Culturelle |
Démocratique |
Autres |
La principale motivation des enseignants de français réside dans le fait d’exercer un métier qui leur plait, qui les passionne mais qui leur assure aussi rémunération et promotion sociales.
Leur amour pour le français, leur envie de voyager en France, d’étudier et/ou travailler en France ou dans un autre pays francophone.
Une fois le français enseigné obligatoirement dans les établissements publics de Chypre (tout au long de la scolarité des ados chypriotes, de 12 à 18 ans) il regagnera un statut bien plus privilégié et sera plus apprécié par la société chypriote.
L’image de la langue française au sein de l’État est positive.
Elle a évolué à raison des relations amicales et politiques entre la France et Chypre
L’image de la langue française au sein de l’État est positive.
Elle a évolué à raison des relations amicales et politiques entre la France et Chypre
On souhaiterait une amélioration des conditions d’enseignement, introduction de la technologie dans toutes les salles d’enseignement, des manuels plus adaptés aux besoins, intérêts et niveaux de nos apprenants, réduction des effectifs par classe et une formation continue en didactique, obligatoire pour tous les enseignants.
TEMOIGNAGE 1
En tant qu’enseignante du FLE avec une expérience de 25 ans d’enseignement (6 ans aux écoles privées et 19 ans aux écoles publiques) je considère que je connais bien comment une classe de FLE marche à Chypre et comment surmonter des obstacles et des contraintes. Je connais bien les besoins de mes apprenants et j’essaie toujours de faciliter et d’encourager l’apprentissage de cette belle langue pour moi, mais qui est seulement une matière scolaire pour mes apprenants, imposée par notre programme d’études. La motivation de la majorité est extrinsèque, ils apprennent le français parce que c’est obligatoire. Les efforts des apprenants pour apprendre le français sont minimes, seulement pour réussir aux examens ou prendre une bonne note
L’enseignement du FLE à Chypre est confronté à des problèmes, et des contraintes : le nombre d’élèves dans la classe (25), le nombre de périodes d’enseignement (80-90 minutes par semaine), la « concurrence » avec les autres matières scolaires et les autres langues, l’hétérogénéité de notre classe, les préjugés des apprenants chypriotes.
Autre contrainte est celle de la composition des classes au sein des établissements Une même classe peut réunir à la fois des vrais débutants, des faux-débutants, des avancés, des apprenants d’âges, de goûts, et d’origines sociales différents. Les apprenants ont des attentes, des besoins et des motivations différentes. L’apprenant est obligé d’apprendre le français malgré ses représentations vers la langue cible, malgré ses besoins et ses motivations.
Selon le nouveau programme d’études, je possède la liberté d’avoir mon autonomie pédagogique et ma créativité afin de compléter et enrichir les atteintes de l’objectif.
Mais cela rend mon travail plus fatigant parce que je dois activer toute ma créativité, pour rendre mon cours conforme à notre programme d’études. Parfois cet effort, empêche ma motivation car à part les heures d’enseignement, je dois me déplacer d’un établissement scolaire à l’autre, je dois enseigner à des niveaux différents du niveau A1 au niveau B1, je dois préparer des fiches de travail, je dois modifier un texte du manuel qui n’est pas approprié au niveau de mes apprenants. et surtout je dois rendre mon cours apte aux besoins cognitifs et langagiers de l’ensemble de mes apprenants.
Glykeria VASILIOU
TEMOIGNAGE 2
Ayant enseigné dans l’éducation supérieure publique chypriote pour une quinzaine d’années, c’était un défi pour moi le passage dans les écoles publiques.
Éprouver une grande anxiété au début, c’était normal : comment faire face à tous ces yeux curieux, un peu méfiants, mais toujours brillants ? L’amour pour mon métier et mes élèves m’a aidée à dépasser toutes mes inquiétudes. Pourtant, il faut avouer que le cours dans les écoles publiques avance beaucoup plus lentement à cause de l’âge du public.
En ce qui touche l’enseignement à l’université, les salles de classe étaient complétement équipées : ordinateur, projecteur, enceintes, télévision, connexion Internet. On avait aussi la possibilité faire cours dans un labo où chaque étudiant avait son propre ordinateur. Les cours étaient hybrides et les devoirs étaient rendus en ligne. Dans les écoles publiques les salles de classes ne sont pas toujours bien équipées, il n’y a pas toujours d’enceintes, la connexion Internet n’est pas bonne etc. Ainsi, il faut toujours avoir d’autres activités à côté au cas où il y a un souci technique.
Au sommet de ce nouveau commencement existait la situation difficile qu’on a dû vivre à cause de la Covid 19. L’enseignement se déroulait parfois en présentiel parfois en ligne, les élèves étaient déstabilisés, perturbés et certains avaient perdu leur motivation. Les enseignants devaient développer de nouvelles compétences et connaissances. On avait aussi à jouer le rôle d’un animateur qui avait comme but de changer l’humeur des élèves, étant inquiets à cause de la situation vécue et du confinement, et d’un psychologue qui visait à travers la discussion de calmer les élèves et de les conseiller. Il n’y avait pas de contact visuel alors c’était impossible de garantir la bonne continuité du cours. Heureusement, les enseignants avaient la caméra allumée ! Alors, chaque matin je me maquillais et mettais de beaux vêtements dans l’intention d’être belle pour mes élèves ! Je portais aussi mon plus grand sourire et le cours commençait !
Beaucoup de rôles, différents mais tous importants, devaient coexister dans une durée de cours plus courte. Pourtant, on a réussi à le faire ! On a réussi à accompagner nos élèves tout au long de cette période difficile ! On a fait de notre mieux en vue d’aider nos élèves à continuer de façon profitable leur voyage dans la langue française et à sortir forts ayant accumulé le maximum d’images positives.
Olga GEORGIADOU
TEMOIGNAGE 3
La pandémie a bouleversé la vie des élèves et aussi celle des enseignants. Le port du masque a rendu l’enseignement encore plus compliqué surtout pour nous, les enseignants de langues étrangères. Donc, il a fallu développer d’autres stratégies pour faciliter le processus d’apprentissage en classe. Durant la longue période du premier confinement en mars 2020, j’enseignais dans le secteur privé et j’ai eu ma première expérience d’enseignement à distance. Malgré les défis, l’expérience a été agréable pour les enseignants et pour les élèves de cette école privée. L’expérience n’a pas été aussi agréable quand je me suis trouvée dans les écoles publiques six mois plus tard. Enseigner à la fois à distance et en présentiel était la nouvelle norme. Le travail a doublé et moi personnellement, je me sentais constamment stressée et épuisée. Lorsqu’on nous a annoncé la fermeture des écoles et un nouveau confinement en janvier 2021, je me suis sentie presque soulagée. Deux jours plus tard, les défis de l’enseignement à distance à surmonter se sont révélés nombreux malgré mes compétences techniques et ma bonne volonté. Des élèves déprimés, peu motivés, sans matériel, sans connexion Internet et sans équipement informatique à la maison. J’ai fait tout ce que je pouvais pour faire face à cette nouvelle réalité. Si on me demandait de comparer les deux expériences, je dirais que les élèves des écoles privées n’en ont pas souffert autant que les élèves des écoles publiques.
Vaso KOUKOUNIDOU
TEMOIGNAGE 4
Cela fait déjà 2 ans depuis mon premier jour au système public chypriote. Ce changement professionnel, je l’ai vécu comme une opportunité de participer activement à l’instruction des jeunes d’aujourd’hui qui deviendront les adultes de demain. Un âge en pleine effervescence, caractérisé par l’impulsivité, le questionnement, la fragilité, l’indépendance, la confusion, l’expérimentation… Jusqu’à ce que la pandémie fasse son entrée et nous rappelle notre fragilité en tant qu’espèce.
L’outil informatique s’est incrusté dans la vie scolaire et a demandé de tous les acteurs une bonne maîtrise. Enfin, une assez bonne maîtrise pour pouvoir l’utiliser à bon escient et pour en tirer profit afin de ne pas perdre des « moments importants » de la vie d’un prof : du vocabulaire important, des points de grammaire essentiels, des actes de parole incontournables… Les élèves, naturellement plus à l’aise puisqu’issus de l’ère numérique, nous ont rassurés et guidés dans l’aventure des cours numériques. Une relation de coopération s’est alors créée entre enseignants et élèves, caractérisée par des conditions d’enseignement où enseignants et élèves se trouvent tous les deux au centre de l’apprentissage. L’enseignant profite des connaissances numériques des élèves, en apprend et découvre des nouvelles manières d’enseigner sa matière. L’omniprésence de l’écran, cette contrainte intimidante, devient alors un atout et un véritable outil pédagogique qui révolutionne notre enseignement.
Nous avons été pris au dépourvu, parce qu’on ne se sentait pas à l’aise, parce qu’on pensait que rien ne pourrait égaler notre façon habituelle d’enseigner mais au final, nous avons été surpris de découvrir que le numérique a bien sa place dans un cours de langue. Place donc au numérique, dans l’espoir que bientôt son utilisation ne fera que nous rappeler cette période difficile de distanciation sociale.
Ellie XEROU
En tant qu’enseignante du FLE avec une expérience de 25 ans d’enseignement (6 ans aux écoles privées et 19 ans aux écoles publiques) je considère que je connais bien comment une classe de FLE marche à Chypre et comment surmonter des obstacles et des contraintes. Je connais bien les besoins de mes apprenants et j’essaie toujours de faciliter et d’encourager l’apprentissage de cette belle langue pour moi, mais qui est seulement une matière scolaire pour mes apprenants, imposée par notre programme d’études. La motivation de la majorité est extrinsèque, ils apprennent le français parce que c’est obligatoire. Les efforts des apprenants pour apprendre le français sont minimes, seulement pour réussir aux examens ou prendre une bonne note
L’enseignement du FLE à Chypre est confronté à des problèmes, et des contraintes : le nombre d’élèves dans la classe (25), le nombre de périodes d’enseignement (80-90 minutes par semaine), la « concurrence » avec les autres matières scolaires et les autres langues, l’hétérogénéité de notre classe, les préjugés des apprenants chypriotes.
Autre contrainte est celle de la composition des classes au sein des établissements Une même classe peut réunir à la fois des vrais débutants, des faux-débutants, des avancés, des apprenants d’âges, de goûts, et d’origines sociales différents. Les apprenants ont des attentes, des besoins et des motivations différentes. L’apprenant est obligé d’apprendre le français malgré ses représentations vers la langue cible, malgré ses besoins et ses motivations.
Selon le nouveau programme d’études, je possède la liberté d’avoir mon autonomie pédagogique et ma créativité afin de compléter et enrichir les atteintes de l’objectif.
Mais cela rend mon travail plus fatigant parce que je dois activer toute ma créativité, pour rendre mon cours conforme à notre programme d’études. Parfois cet effort, empêche ma motivation car à part les heures d’enseignement, je dois me déplacer d’un établissement scolaire à l’autre, je dois enseigner à des niveaux différents du niveau A1 au niveau B1, je dois préparer des fiches de travail, je dois modifier un texte du manuel qui n’est pas approprié au niveau de mes apprenants. et surtout je dois rendre mon cours apte aux besoins cognitifs et langagiers de l’ensemble de mes apprenants.
Glykeria VASILIOU
TEMOIGNAGE 2
Ayant enseigné dans l’éducation supérieure publique chypriote pour une quinzaine d’années, c’était un défi pour moi le passage dans les écoles publiques.
Éprouver une grande anxiété au début, c’était normal : comment faire face à tous ces yeux curieux, un peu méfiants, mais toujours brillants ? L’amour pour mon métier et mes élèves m’a aidée à dépasser toutes mes inquiétudes. Pourtant, il faut avouer que le cours dans les écoles publiques avance beaucoup plus lentement à cause de l’âge du public.
En ce qui touche l’enseignement à l’université, les salles de classe étaient complétement équipées : ordinateur, projecteur, enceintes, télévision, connexion Internet. On avait aussi la possibilité faire cours dans un labo où chaque étudiant avait son propre ordinateur. Les cours étaient hybrides et les devoirs étaient rendus en ligne. Dans les écoles publiques les salles de classes ne sont pas toujours bien équipées, il n’y a pas toujours d’enceintes, la connexion Internet n’est pas bonne etc. Ainsi, il faut toujours avoir d’autres activités à côté au cas où il y a un souci technique.
Au sommet de ce nouveau commencement existait la situation difficile qu’on a dû vivre à cause de la Covid 19. L’enseignement se déroulait parfois en présentiel parfois en ligne, les élèves étaient déstabilisés, perturbés et certains avaient perdu leur motivation. Les enseignants devaient développer de nouvelles compétences et connaissances. On avait aussi à jouer le rôle d’un animateur qui avait comme but de changer l’humeur des élèves, étant inquiets à cause de la situation vécue et du confinement, et d’un psychologue qui visait à travers la discussion de calmer les élèves et de les conseiller. Il n’y avait pas de contact visuel alors c’était impossible de garantir la bonne continuité du cours. Heureusement, les enseignants avaient la caméra allumée ! Alors, chaque matin je me maquillais et mettais de beaux vêtements dans l’intention d’être belle pour mes élèves ! Je portais aussi mon plus grand sourire et le cours commençait !
Beaucoup de rôles, différents mais tous importants, devaient coexister dans une durée de cours plus courte. Pourtant, on a réussi à le faire ! On a réussi à accompagner nos élèves tout au long de cette période difficile ! On a fait de notre mieux en vue d’aider nos élèves à continuer de façon profitable leur voyage dans la langue française et à sortir forts ayant accumulé le maximum d’images positives.
Olga GEORGIADOU
TEMOIGNAGE 3
La pandémie a bouleversé la vie des élèves et aussi celle des enseignants. Le port du masque a rendu l’enseignement encore plus compliqué surtout pour nous, les enseignants de langues étrangères. Donc, il a fallu développer d’autres stratégies pour faciliter le processus d’apprentissage en classe. Durant la longue période du premier confinement en mars 2020, j’enseignais dans le secteur privé et j’ai eu ma première expérience d’enseignement à distance. Malgré les défis, l’expérience a été agréable pour les enseignants et pour les élèves de cette école privée. L’expérience n’a pas été aussi agréable quand je me suis trouvée dans les écoles publiques six mois plus tard. Enseigner à la fois à distance et en présentiel était la nouvelle norme. Le travail a doublé et moi personnellement, je me sentais constamment stressée et épuisée. Lorsqu’on nous a annoncé la fermeture des écoles et un nouveau confinement en janvier 2021, je me suis sentie presque soulagée. Deux jours plus tard, les défis de l’enseignement à distance à surmonter se sont révélés nombreux malgré mes compétences techniques et ma bonne volonté. Des élèves déprimés, peu motivés, sans matériel, sans connexion Internet et sans équipement informatique à la maison. J’ai fait tout ce que je pouvais pour faire face à cette nouvelle réalité. Si on me demandait de comparer les deux expériences, je dirais que les élèves des écoles privées n’en ont pas souffert autant que les élèves des écoles publiques.
Vaso KOUKOUNIDOU
TEMOIGNAGE 4
Cela fait déjà 2 ans depuis mon premier jour au système public chypriote. Ce changement professionnel, je l’ai vécu comme une opportunité de participer activement à l’instruction des jeunes d’aujourd’hui qui deviendront les adultes de demain. Un âge en pleine effervescence, caractérisé par l’impulsivité, le questionnement, la fragilité, l’indépendance, la confusion, l’expérimentation… Jusqu’à ce que la pandémie fasse son entrée et nous rappelle notre fragilité en tant qu’espèce.
L’outil informatique s’est incrusté dans la vie scolaire et a demandé de tous les acteurs une bonne maîtrise. Enfin, une assez bonne maîtrise pour pouvoir l’utiliser à bon escient et pour en tirer profit afin de ne pas perdre des « moments importants » de la vie d’un prof : du vocabulaire important, des points de grammaire essentiels, des actes de parole incontournables… Les élèves, naturellement plus à l’aise puisqu’issus de l’ère numérique, nous ont rassurés et guidés dans l’aventure des cours numériques. Une relation de coopération s’est alors créée entre enseignants et élèves, caractérisée par des conditions d’enseignement où enseignants et élèves se trouvent tous les deux au centre de l’apprentissage. L’enseignant profite des connaissances numériques des élèves, en apprend et découvre des nouvelles manières d’enseigner sa matière. L’omniprésence de l’écran, cette contrainte intimidante, devient alors un atout et un véritable outil pédagogique qui révolutionne notre enseignement.
Nous avons été pris au dépourvu, parce qu’on ne se sentait pas à l’aise, parce qu’on pensait que rien ne pourrait égaler notre façon habituelle d’enseigner mais au final, nous avons été surpris de découvrir que le numérique a bien sa place dans un cours de langue. Place donc au numérique, dans l’espoir que bientôt son utilisation ne fera que nous rappeler cette période difficile de distanciation sociale.
Ellie XEROU